Autosuffisance alimentaire

AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE                                  

 

La lettre de Mission qu’AMJ ne rédigera pas

 

Chère Collègue

 

 

C’est avec une très grande satisfaction que j’ai enregistré que la CTM pourra bénéficier du savoir et du savoir-faire d’une ingénieure agronome.

Vous avez sans doute entendu comme moi que de nombreux élus souhaitent qu’en matière agricole la recherche de « l’autosuffisance alimentaire » devienne l’objectif prioritaire de notre CTM.

Sollicitant le point de vue d’un professionnel de l’agriculture sur la pertinence d’un tel objectif, j’ai été quelque peu interloqué par la réponse qu’il me fit et dont je vous fais part : « Président, dès qu’un responsable politique de ce pays évoque devant moi, l’idée que la Martinique devrait se donner les moyens d’atteindre l’autosuffisance alimentaire, je suis sûr que j’ai en face de moi un imbécile qui ne sait pas de quoi il parle »

Puisqu’il n’est pas de ma nature de croire les gens sur parole ni de considérer qu’un élu pourrait être un imbécile, je vous demande de mobiliser tous les services de la CTM afin de trancher une fois pour toute le problème de savoir s’il s’agit d’un objectif réaliste ou simplement du pur bavardage.

J’aimerais avoir des informations précises et actualisées sur les points suivants pour l’année 2015 si possible, 2014 au plus tard.

1.       / Pour chacun des produits Consommation locale et importation

 

Viande de bœuf, porc, mouton, poulet, canard, pintade, ramier, caille, lapin, cabri, œufs, jambon, viande salée, jambon, saucisson, fromage, beurre, café, sucre, lait, jus de fruits, yaourt et une vingtaine d’autres produits que je vous laisse le soin de choisir

Puisqu’il s’agit de remplacer les importations, pour chaque produit vous aurez à cœur de m’indiquer combien il faudra d’ouvriers, d’employés, de techniciens, de cadres ainsi que la surface des bâtiments et le détail des équipements nécessaire pour la production, le stockage, la transformation, la conservation de ces nouvelles productions et les surfaces agricoles utiles pour atteindre ces différents objectifs.

       2. / Je vous demande de réaliser le même travail pour les biens de première nécessité suivant suivants :

Carotte, laitue, tomate, courgette, orange,citron,mandarine,aubergine,poireaux, courgettes ,ail, ,concombre, haricots verts, céleri, pommes de terre, patate douce, couscouche,  igname, dachine ,choux blanc, choux dur, choux fleur, choux pommé, pois d’angole, et une trentaine d’autres produits indispensables que vous choisirez

3/ Même travail pour les produits de la mer et des rivières

Poissons,  ,chatrous, lambis oursins, soudons, palourdes, crabes de terre, tourteaux, ciriques, écrevisses

Vous aurez à cœur d’indiquer les besoins en embarcations ainsi que les surfaces et équipements utiles pour stocker, surgeler et congeler ces produits

Pour résumer, je souhaite savoir ce qu’il faudra prévoir en terre, travail et capital (technique) pour atteindre l’autosuffisance alimentaire

.              Développement économique

Depuis ces temps lointains au cours des années soixante du 20ème siècle où je poursuivais des études en sciences économiques, il était question du développement économique de ce pays.

A cette époque, il n’était pas question de développement imaginaire mais bien de développement effectif.

Développer un pays m’avait-on enseigné à l’époque – et je reste persuadé que c’est encore vrai en 2016 – consiste pour l’essentiel à « noircir un Tableau d’Echanges Interindustriels », (TEI) c’est-à-dire de favoriser la mise en place d’activités interdépendantes.

J’en reviens à mon problème d’autosuffisance alimentaire en vous demandant de « noircir » les cases Administration Publiques (APU) et les case agriculture, pêche.

C’est-à-dire de faire un relevé détaillé et précis de tous les produits de la mer et de la terre consommés par les hôpitaux, les cantines scolaires, les crèches la prison, casernes, gendarmerie, bref toutes les APU auxquelles il faudrait ajouter peut-être les administrations privées et de m’indiquer les besoins en terre et hommes pour satisfaire les besoins des APU.

Je compte sur vous pour m’aider à clore une fois pour toutes ce sempiternel débat sur l’autosuffisance alimentaire.

Le 06/01/2016

CLA

 

N.B : Il existe bien sûr de très nombreux produits qui entrent dans l’alimentation des martiniquais qui que nous sommes condamnés à importer.

J’aimerais que vous établissiez la liste de ces produits, leur valeur et les superficies, les hommes nécessaires pour produire à la Martinique l’équivalent en produit d’exportation (bananes par exemple) pour régler ces importations.