Ils ?
Je veux dire les acteurs principaux du champ politique et du champ journalistique martiniquais.
Un exemple récent.
Le 6 décembre 2015, c’est le premier tour pour les élections à la CTM.
La liste conduite par AMJ, chef du MIM obtient 11,75 des inscrits.
Arithmétiquement, cela signifie que 88.25 % des citoyens ne partagent pas analyses politiques du MIM qui, il ne faut pas l’oublier, avait fait liste commune avec le RDM, le CNCP et le PCM.
Ces quatre organisations, plus ou moins secrètes[1], après une alliance naturelle et normale avec un groupe politique qui partage avec elles les mêmes valeurs (respect de l’ordre marchand, défense de l’entreprise privée dans sa recherche légitime du maximum de profit dans une société où le salariat, rapport social dominant, est bien accepté par le plus grand nombre), gagnent au second tour en parvenant à mobiliser 26,91% des inscrits.
Arithmétiquement, indubitablement,73.09 % des citoyens de ce pays ne sont pas particulièrement intéressés, impressionnés, par le discours d’AMJ et ses alliés.
On peut gloser tant que l’on voudra sur la signification à accorder au nombre très élevé d’abstentionnistes lors de ce scrutin (47,66%) des inscrits.
Ceux qui s’imaginent que les abstentionnistes seraient en majorité des irresponsables devraient approfondir leur réflexion.
Il se trouve que, légalement, une minorité peut exercer le pouvoir politique. C’est l’une des faiblesses de la démocratie représentative.
A chacun, à son niveau, s’il est un partisan sincère de cette démocratie représentative d’agir pour réduire le nombre d’abstentionnistes afin que nos élus puissent être considérés comme de vrais représentants de la majorité des citoyens.
Revenons au « style politique » d’AMJ qui semble être admis par « la classe politico-médiatique.
Dans le quotidien France-Antilles N)14758 daté des 27 et 28 février 2016, on peut lire « un grand entretien » accordé au journal pour le nouveau président de l’exécutif de la CTM.
Si le lecteur de cet entretien est un démocrate, il ne peut qu’être stupéfait.
Les expressions « JE » ou « MOI », reviennent au moins une cinquantaine de fois quand l’interviewé fait part de ses projets, en particulier sur l’avenir du lycée Schœlcher.
De quel droit, le représentant d’une minorité peut-il faire usage d’un tel vocabulaire ?
Le démocrate naïf était persuadé qu’avec la CTM, les décisions allaient être prises collectivement au sein d’une Assemblée qui chargerait le Conseil exécutif de les mettre en œuvre
Pour aucune décision on devrait s’abstenir de privilégier les « MOI » « JE ».
Il en va de l’avenir de la démocratie à la Martinique..
Le 8/03/2016
CLA
[1] Instances dirigeantes peu connues ; mécanismes prises de décision inconnus ; Nombres de militants non publiés ; Répartition par âge et par sexe des militants tenue secrète ; évolution des effectifs militants depuis 2000, inconnue.
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