Militant (activiste ?) politique de 1968 à 2002, retraité de l’Education Nationale, je continue, comme beaucoup d'entre nous à m’intéresser à la vie politique martiniquaise. Pour la participation nécessaire au débat, le citoyen que je suis, partisan résolu de la démocratie représentative, se contentait jusqu'alors de participer régulièrement à toutes les élections organisées dans ce pays.
Trente-huit ans de militantisme ! Il fallait laisser aux plus jeunes le soin de poursuivre la lutte pour l’émancipation menée depuis plusieurs siècles par nos ancêtres, et en particulier par Césaire*[1] et les deux organisations[2] auxquelles il a appartenu au cours de sa longue présence en position dominante dans le champ politique martiniquais
Acquéreur et lecteur compulsif de livres et de revues, relativement bien informé des réalités politiques et économiques de ce monde, je me suis rendu compte, qu’en définitive, jusqu’à la fin des années quatre-vingt du vingtième siècle, j’étais demeuré inconsciemment un adepte des idées principales de Condorcet* malgré les centaines de documents présents dans ma bibliothèque qui les réfutaient indiscutablement.
L’implosion de l’URSS et la disparition des « démocraties populaires » en Europe de l’Est ont à l’évidence changé le cours de l’histoire du monde, obligeant tout un chacun à réviser de manière drastique toutes les idées qu’il se faisait de la Politique, de l’Histoire.[3].
Maintenant on sait, ou plutôt on devrait savoir que les « progrès » * économiques, politiques, sociaux, culturels ne sont pas nécessairement cumulatifs. Les régressions sont toujours possibles. Aucun acquis n’est irréversible.
Quand Hilary Putnam écrit « je rejette tout à la fois l’idée que le progrès est inévitable et celle que le progrès est nécessairement impossible. Ce sont là deux des idées les plus dangereuses pour la société dans la mesure où ce sont précisément deux manières d’éluder les responsabilités » [4], il faut essayer d’adopter son point de vue pour ne point sombrer dans un progressisme béat producteur d’illusions et de déceptions ou dans un nihilisme qui n’incite pas à agir pour changer le monde.
Partisan de la démocratie représentative*, je suis comme de nombreux observateurs troublé par les taux d’abstention très élevés et en augmentation régulière observés lors des différents scrutins qui se tiennent dans le pays.
Amateur de débat d’idées, je suis frappé de constater que les acteurs du champ politique martiniquais, s’ils utilisent des expressions identiques, leur donnent des significations parfois diamétralement opposées, ce qui n’est pas de nature à faire avancer les débats.
Suivant en cela une recommandation de Valéry* sur la nécessité de procéder en toute chose à un « nettoyage » de la situation verbale, je m"amuserai à établir un ABECEDAIRE, où, pour mon usage personnel, j’indiquerai ce que je mets derrière les mots que j’utilise en souhaitant vivement que, ceux qui publiquement[5], accepteront d’intervenir sur ce blog en fassent autant, ce qui devrait, logiquement, améliorer grandement la qualité des débats que je souhaite animer sur ce blog.
Quelles relations entretenir avec la France ?
Quel mode de production et de répartition des richesses pour éliminer la pauvreté et réduire les inégalités ?
Comment s’y prendre pour faire baisser le taux de chômage et réduire le chômage de longue durée dans une économie monétaire de production ?
Que droit du travail ?
Quelle Ecole ?
Quelle organisation de la santé pour soigner tout le monde de manière égalitaire ?
Le néo-libéralisme* est-il l’horizon indépassable de notre époque ?
Toutes les questions ci-dessus et bien d’autres seront abordées par un citoyen ordinaire, avec les maigres moyens dont dispose un « OS de la culture »[6] qui espère profiter de l’éclairage de tous ceux qui daigneront intervenir sur ce blog.
Parfaitement conscient de mes moyens, je ferai appel à des Invités qui m’ont autorisé à reproduire leurs écrits. Je publierai des textes et des documents qui, à mon sens, devraient être parfaitement maîtrisés par ceux qui ont la volonté d’intervenir utilement dans le champ politique.
Pourquoi ce blog ?
Pour, modestement contribuer à la défense et à la « production » de la démocratie martiniquaise* qui, comme toutes les démocraties dans le monde est jeune, fragile et donc mortelle
[1] Tous les noms et expressions avec un astérisques (*) sont repris dans l’ABECEDAIRE contenu dans le blog
[2] Parti Communiste Martiniquais (PCM) ; Parti Progressiste Martiniquais (PPM)
[3] Du moins ceux qui lisaient la politique et l’Histoire avec les lunettes théoriques de Marx interprété par Lénine et ses épigones.
[4] Définitions. Pourquoi ne peut-on pas « naturaliser » la raison, l’éclat,1983, page 88.
[5] Quand il sera devenu évident pour le plus grand nombre que c’est de la fumisterie pure de croire que les débats entre anonymes sur les réseaux sociaux présentent un intérêt quelconque pour la vie démocratique dans ce pays, un « grand pas en avant » aura été fait..
[6] C’est ainsi que les grands intellectuels, les savants universitaires désignent les professeurs de l’enseignement secondaire
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