A PROPOS DU VOTE FRONT NATIONAL A LA MARTINIQUE EN 2017
Le sept mai 2017, 30195 électeurs ont voté Marine Le Pen. Quinze jours plus tôt, ils étaient 11975. Soit un gain de 18220 voix entre les deux tours, une progression de 152,15%. Enorme. Spectaculaire. Inquiétant.
Or, dès le soir du premier tour des appels plus ou moins tonitruants, parfaitement polysémiques comme PAS VOTÉ LE PEN, BARRONS LA ROUTE AU FRONT NATIONAL ont été émis par nos élites politiques qui, à l’évidence n’ont pas eu une très grande influence sur les électeurs.
Dans toutes les communes le vote Marine Le Pen a augmenté de manière spectaculaire.147% à Fort-de-France, 204 % au François,169% au Marin, 161 % au Robert, 210% au Saint-Esprit, 228 % à Rivière-Pilote.
Il n’existe pas encore à la Martinique les outils statistiques qui permettraient d’analyser sérieusement ce vote Front National.
Par exemple, en France, tout de suite après les résultats du second tour les politologues français, les journalistes, sont en mesure d’avoir une idée assez précise de la répartition par âge et par sexe, du niveau d’études, de la catégorie socio- professionnelle des électeurs de tel ou tel candidat.
On sait que les Insoumis ont réduit l’impact du Front National chez les ouvriers, ont contribué à faire un nombre élevé de jeunes à renouer avec la politique.
On sait que les électeurs Insoumis ont été plus nombreux à voter Macron au second tour que ceux qui avaient voté Fillon.
A la Martinique, rien de tel. Non faute de compétences chez nos analystes, mais à cause de la très grande misère de la sociologie politique dans ce pays.
Tout cela pour faire remarquer que personne n’est en mesure de proposer une analyse sociologique de l’électorat lepéniste, ni des éléments pour comprendre les motivations de ceux qui, de plus nombreux votent Le Pen.
Alors, faute de grives, on se contente de merles.
N’étant pas en mesure de proposer des analyses rationnelles donc argumentées du phénomène Le Pen, on se contente de bavardages insipides.
Une preuve s’il en était besoin ?
Sur les 34 communes de la Martinique, le Prêcheur est celle où la progression de Marine Le Pen entre les deux tours a été la plus faible, 50 %.
Puisque dans cette petite commune ,173 électeurs, 25 % des inscrits ont voté Le Pen, des amuseurs professionnels voudraient faire passer l’idée un plus que ridicule que le Prêcheur serait devenu l’antre du fascisme à venir Martiniquais.
Or, dans un peu plus de 10 communes, Marine le Pen obtient des scores supérieurs à 25 % des suffrages exprimés.
Et pour terminer, qui pourra croire sérieusement qu’il est grave de constater que moins de 200 citoyens votent Le Pen, et qu’il n’est point inquiétant de relever que plus de 5000 personnes à Fort-de-France ont voté Le Pen le 7 mai 2017 ?
On peut se rassurer en se voilant la face avec des pourcentages, mais dans un pays de 1100 Km2, urbanisé à plus de 90%, avec un réseau routier de qualité, il est sans doute plus sain politiquement de raisonner avec des chiffres exprimés en valeurs absolues.
Le 9 mai 2017
CLA
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