SANS JOUER A SE FAIRE PEUR : VOTER CONTRE LE FRONT NATIONAL POUR MIEUX ABORDER LES LÉGISLATIVES

SANS JOUER A SE FAIRE PEUR : VOTER CONTRE LE FRONT NATIONALPOUR MIEUX ABORDER LES LEGISLATIVES

Au second tour des élections présidentielles en 2002, Jacques Chirac a obtenu vingt-cinq millions de voix, 82,21% des suffrages exprimés.

En 2012, toujours au second tour, Hollande avait obtenu dix-huit millions de voix, 51,64% des suffrages exprimés.

En 2017, celui que l’on peut dès à présent considérer comme étant le vainqueur du scrutin réalisera un score compris entre ceux qui furent obtenus par Chirac et Hollande en 2002 et 2012, le taux d’abstention, comme depuis une vingtaine d’années devant se situer autour de 20%. C’est du moins ce que laissent  entendre les sondeurs.

Macron, mécaniquement, à partir des résultats du premier tour obtiendra nécessairement un minimum de 20 millions de voix le 7 juin. En effet, la grande majorité de ceux qui ont appelé à voter Fillon, Mélenchon et Hamon se reportera sur le candidat de l’extrême marché. En adoptant l’hypothèse basse que 60% des électeurs qui ont voté Fillon, Hamon et Mélenchon voteront Macron au second tour, cela fait près de 10 millions de voix.

Les six « petits candidats » ont engrangé un peu plus de trois millions de suffrages. Ils n’ont pas l’influence suffisante pour empêcher qu’au moins un million de leurs électeurs, en se pinçant le nez bien sûr, mettent un bulletin dans l’urne pour l’agent des marchés financiers.

On peut, sans grand risque de se tromper, considérer que le scrutin est déjà plié, même s’il est encore nécessaire de se battre jusqu’à la dernière minute pour réduire le nombre d’abstentionnistes pour ne point faire le jeu de Le Pen qui a besoin d’un taux élevé d’abstentions et de bulletins blancs et nuls pour afficher un taux le plus élevé possible de suffrages exprimés.

C’est dire, que dès à présent tous les acteurs du champ politique français sont déjà mobilisés pour les législatives

Les médiacrates sont à l’œuvre. Très gros amateurs de nudges, ils feignent de s’interroger gravement sur le résultat qu’ils connaissent déjà de la présidentielle du 7 juin, alors qu’ils sont en train de préparer très activement le terrain pour les législatives. Ils ont reçu pour mission de créer le maximum de division entre les différentes composantes de la gauche afin de permettre à la droite, aux socialistes macronisés et aux partisans du mouvement En Marche d’obtenir le maximum de députés afin que le gouvernement qui sera désigné par Macron puisse s’appuyer sur une Assemblée qui ne sera ni de droite, ni de gauche, et de droite et de gauche mais bien au service des puissants.

Sondocrates et médiacrates ont bien noté avec effroi les résultats obtenus par Mélenchon en particulier dans les grandes villes. Ils savent que si les Insoumis restent unis et se comportent comme au premier tour, ils seront qualifiés pour le second tour des législatives dans 451 circonscriptions sur 557. Cela signifie qu’il y aura de rudes négociations pour savoir qui soutiendra qui, l’objectif évident étant que, dans ces 451 circonscriptions, la gauche réelle, si elle veut faire élire un député, de présenter impérativement un seul candidat.

Alors le matraquage à commencé. Il faut tout faire pour présenter Mélenchon comme un adversaire de la démocratie, presque un sympathisant du Front National, un sectaire, un populiste de gauche qui a rompu avec les plus solides traditions républicaines, un dictateur, un chaviste, un castriste.

Alors que les Hollande et Valls appuient à l’évidence le projet de Macron qui est de faire disparaître le parti socialiste en faisant élire le maximum de députés estampillés En Marche, les rares socialistes qui continueront de faire confiance à Hamon subiront le maximum de pression pour interdire toute entente avec le Diable Mélenchon qui commence déjà à être accusé de tours les crimes.

Les politiques économiques et sociales mises en œuvre depuis 2007 par Sarkozy, Hollande, Valls et Macron sont responsables pour l’essentiel de la montée en puissance du Front National.

Mélenchon et les Insoumis sont parvenus à faire reculer le du Front National qui, avant le premier tour du scrutin, était régulièrement crédité de 30 % des suffrages exprimés.

Marine Le Pen n’a obtenu que 21% des suffrages. Elle est devancée par les Insoumis dans l’un de ses « fiefs », Marseille et dans de très nombreuses grandes villes.

Les indécents qui oublient tout cela sont en train de fourbir des arguments plus ou moins éculés pour inventer une connivence entre Les Insoumis et le Front National.

La feuille de route des médiacrates : tout mettre en œuvre pour interdire une alliance entre les différentes composantes de la gauche réelle aux législatives, et empêcher que l’on puisse s’imaginer que Mélenchon devienne le Premier Ministre d’un gouvernement qui cohabiterait avec un président au service de l’oligarchie française et européenne, alors que les expériences Mitterrand – Chirac, Chirac- Jospin ne furent en aucune manière des voyages en Enfer.

Le 1/05/2017

CLA